Chers Sevranais,
L’épidémie de SRAS-Cov-2 que nous vivons aujourd’hui est une manifestation de la relation malsaine entre les Hommes et leur environnement partout sur notre planète. Nous venons de prendre conscience que le problème de cette relation n’est pas « que » le réchauffement climatique, dramatique en soi. Cette crise a été pour tous une véritable catharsis. Nous devons maintenant nous attaquer sans délai à réparer tous les aspects défectueux de notre relation à notre environnement. Fortement, avec conviction mais aussi dans le respect de tous. C’est une occasion unique pour notre ville et ses habitants de s’inventer un nouveau futur durable, qui permettra, dans un environnement amélioré et protégé, à chacun de se réaliser.
Au-delà des démarches entreprises à l’échelle des états et des régions, nous devons nous investir au niveau local sur une politique volontaire de réconciliation avec notre environnement naturel et notamment en prenant conscience que nous cohabitons dans un espace limité avec des espèces animales et végétales qui subissent nos actions. Sevran est une ville riche en nature sans toutefois que cette nature soit mise en valeur. La biodiversité animale et végétale de nos parcs et jardins est très réduite. Plusieurs raisons sont à regretter : mauvaise gestion de la variété des espèces, trop de bruit, trop de lumière, absence d’espaces sanctuaires dans lesquels la circulation humaine est interdite, et surtout absence de connexion entre les différents espaces verts de la ville. Nous réconcilier avec notre nature passe donc par une refonte de la politique de gestion des parcs et jardins de la ville qui englobe aussi les problématiques de la pollution lumineuse, de la circulation des personnes aux abords et dans ces espaces naturels ainsi qu’une maitrise de l’urbanisme avec la création d’une charte environnementale, qui conditionnera l’attribution des permis de construire. Entre le canal de l’Ourcq, le Parc de la Poudrerie, la friche Kodak et la plaine de Montceleux, Sevran possède une variété d’espaces pour investir dans l’enrichissement de sa nature et devenir un modèle de développement vert.
Alors que la crise sanitaire mondiale nous annonce une crise économique de grande ampleur, nous avons tous vu le prix des fruits et légumes s’envoler au cours des dernières semaines. Beaucoup de sevranais ayant perdu leur emploi ou mis au chômage partiel sont devenus dépendant de la solidarité et des actions de distributions organisées par des associations.
L’absence de la municipalité sur ces sujets au cours des derniers mois a été remarquable. La mairie a pourtant les moyens, non pas de se substituer aux associations mais de les soutenir en mettant à leur disposition des moyens techniques et humains si nécessaire.
En développant fortement l’agriculture urbaine et l’accès du plus grand nombre aux produits frais et locaux, nous améliorerons notre indépendance alimentaire et la qualité de notre alimentation.
La future municipalité aura le devoir de soutenir ces pratiques pour garantir à tous les habitants un accès aux produits frais de qualité.
Réinventer Sevran pour en améliorer l’environnement, c’est aussi s’attaquer aux problèmes structurels de la ville, notamment le trafic automobile qui la paralyse tous les matins et tous les soirs. La mise en place de services de navettes entre les différents quartiers, la création de parkings « park and ride » ou la lutte contre le stationnement sauvage et les voitures ventouses sont autant de possibilité de réduire la circulation.
La création d’un véritable réseau de circulation dédié aux mobilités douces et aux piétons s’appuyant sur des infrastructures comme des parkings à vélos, des bornes de réparationset de recharge pour les VAE et les trottinettes permettra de rendre notre ville plus agréable à vivre toute en réduisant là aussi les nuisances d’un trafic automobile trop important. Au côté de la région, du département et de Terre d’Envol, la commune devra participer au mouvement de fond de développement des pratiques de mobilité douce
La crise du Covid 19 a mis en évidence notre trop forte dépendance aux pôles économiques que représentent Paris et l’aéroport Charles de Gaulle. Un virus les a mis à genoux en deux mois. De nombreux habitants de Sevran sont les victimes collatérales de cette dépendance.Face à cette situation, il est de notre devoir d’offrir aux sevranais des nouvelles pistes de développement et des nouvelles opportunités dans leur ville.
C’est ainsi que nous avons proposé de supprimer le projet « terre d’eau » et sa vague de surf , dont la crise actuelle démontre la fragilité du modèle. A la place du projet consistant à faire de Sevran un site de loisirs pour riches parisiens en mal d’eau chlorée porté par Mr Blanchet et ses alliés, nous proposons de faire de Sevran un acteur régional majeur de la connaissance, l’éducation, la formation et la recherche autours des questions de la préservation de l’environnement et de développement durable.
Cet effort, mené à l’échelle de la ville, doit permettre de créer un écosystème favorable à l’installation de centres éducatifs et de formation et d’entreprises innovantes à Sevran autour de 4 pôles : la formation, la recherche et les startups à Rougemont-Sablons, la formation et l’innovation industrielle dans la zone Vergnaud, les services aux entreprises sur les terrains de la Marine et enfin la formation et l’innovation en économie du sport et du loisir dans les quartiers sud.
Nous souhaitons que Sevran offre à ses habitants les moyens de mettre en œuvre leurs projets et leurs initiatives. Il faut pour cela garantir à tous les porteurs de projets l’accès aux services d’aide à l’installation, à la gestion et au développement (un service du développement économique aux missions et aux moyens redéfinis, cabinets de comptabilité, gestion RH, juridique, prestataires de communication, préparation de repas, etc) et un accès à des structures d’hébergement (incubateur, pépinières, hôtels d’entreprises).
La richesse de sa jeunesse, de ses cultures et de son territoire sont des atouts forts pour faire de Sevran un maillon essentiel de la rénovation et de réinvention des banlieues. Une rénovation utile pour tous, humains et nature.
La qualité de l’environnement naturel dans une ville est indissociable de la qualité de vie de ses habitants. Notre volonté de nous inscrire dans une démarche éco-responsable et écologique affirmée n’est pas incompatible avec notre volonté de lutter contre les inégalités, qu’elles soient sociales, éducatives ou territoriales,à Sevran. Ce sont au contraire là deux des enjeux, avec le développement économique, du développement durable.
Votre dévoué,
Philippe GEFFROY